dimanche 1 mars 2015

massacre 20

20



Résumé : sinon il y a le thé aussi ( parfaitement j'en bois!) mais c'est bon pour les descriptions. Oui... il y en a guère ici...





Le carnet de notes de Balthazar est spécial. Il est composé d'une enveloppe en cuir qui cache une pince. Sous cette pince des liasses de papiers bien découpés et usagés au verso. Il écrit ses notes au recto avec un stylo noir ( JAMAIS DE BLEU! Il a des manies de vieux gars). Il n'est pas facile de lire ces notes. D'ailleurs d'ordinaire il ne s'en sert pas.
Legrandu fueilleta les papiers grifonnés. Mais il n'y avait pas dans leur déroulement une logique : « penser à acheter du pied de porc »... « 12.000 pour faire avec en dépit du monde »... « Et la goujure» « trouver trois billes qui tournent dans le bon sens»... « Gongorisme peut être utile, à toute fin »... « Penser à appeler Dédé, Alain le gars des iles, et Joaquim de la Martinière l'infidéle, Valérie et Bernard »...« commémoration nécessaire ? »... « Apache aux arts »... « Riton dans les bois »... “ est-ce que Tedi picole?”. Dans un autre contexte cela aurait pu ressembler à ces messages radio de la France libre.
_ Comment fais-tu pour t'y retrouver dans ce galimatias ? En tout cas je ne vois pas là de lien avec le message trouvé sur la scène de crime. Bon, hop ! Pièce à conviction ! Dit Legrandu en glissant le carnet dans une enveloppe.
_ Comment ça ? Pièce à conviction ?
_ Aller on rentre au commissariat. Tu sais Balthazar, ton affaire pue. On retrouve une feuille de ton carnet serré dans la main de cette pauvre enfant. Tu dis avoir perdu ce carnet. Je le retrouve dans ta rédaction... ça ne va pas fort ta défense.
_ Mon âme pure se moque des contigences.
_ Tu ne comprends pas, tu es dans la merde jusqu'au cou.
De retour au commissariat, Balthazar fut conduit en cellule. On lui retira ses lacets, sa ceinture, ses lunettes de soleil.
_ Encore heureux qu'on ne me rase pas !
L'atmosphère était lourde. Legrandu appela le procureur qui lui donna ses consignes. Ce magistrat ne fut pas tendre pour le journaliste. Vieille rancune de la profession : se faire un journaliste l'occasion était trop belle.
_ Vous me déférez ce gars demain, à la première heure, son compte est bon. Vous avez fait du bon boulot inspecteur.
Legrandu se gratta le crâne. Il était malheureux. Il ne croyait pas en l'atroce culpabilité de Balthazar, mais les faits sont têtus comme des femmes capricieuses.
Il appuya sur l'interphone
_ Amenez-moi le journaliste.
Ce qui fut dit fut fait comme on dit quand on veut que quelque chose soit fait.
_ Pas besoin de mettre les bracelets dit l'inspecteur au planton qui, sans s'étonner, fila dare dare finir
sa partie de domino avec son brigadier.
Le policier dit au journaliste :
_ Tu vas faire une dictée.
_ ???
_ Je n'ai pas le cœur à rire, c'est très sérieux, je te conseille de te concentrer, voilà du papier et un crayon.
Si les temps étaient plus heureux et plus enclins à la godriolle Balthazar aurait dessiné l'une de ces silhouettes graveleuses qui ornaient les chiottes de son ancien régiment, avec des ailes en plus... Mais l'heure était grave. Très grave même.
_ Je te le dis c'est ton unique chance, nous resterons peut-être ami en dépit des charges atroces qui pèsent sur toi. Et je ne sais encore quoi penser, alors concentre toi.
A SUIVRE ...

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