mercredi 4 mars 2015

massacre 23




23

Résumé : Elle circule cette pétition ?

On frappait avec fureur à la porte. Louis Grandclerc vint ouvrir. Il souriait :

_ Ah Balthazar belle biture l'autre soir. Merci d'avoir partagé cette belle ivresse avec moi. Il faut que j'aille voir mon pote le gitan Luigi il sera bien content d'apprendre que ce fumier de milicien qui m'avait dénoncé est mort dans les flammes. Je vous emmène ? Parce que si vous venez boire, hélas, je n'ai plus rien à vous offrir, on a tout bu l'autre jour... Ou alors une affreuse gnôle... ça vous dit de la gnôle ?

_ Non... Cachez-moi. Je vous en prie cachez moi !

Assis à la table de la cuisine, Balthazar raconta à son ami les récents événements. Louis Grandclerc, ne demanda pas de preuve. L'amitié est au-dessus de tout.

_ Bien sûr que je vais vous cacher, j'ai une certaine pratique dans le domaine ( lire le secret de Marcelle et Marcel Marcel). Nous attendrons le temps qu'il faut. Le temps que votre innocence soit prouvée et si cela dure longtemps, au moins je profiterai de votre compagnie. Suivez-moi.

Ils descendirent tous deux l'escalier qui menait au sous-sol. Il passèrent devant des sacs de patates, des cajots de vieilles noix, des casiers de bouteilles vides, des cartons d'oignons.

_ Faites-vous souple, dit Grandclerc.

Il fallait passer derrière la cuve à fioul par un étroit passage mal éclairé dans un coin de cette cave. Là, derrière, s'ouvrait un étroit couloir aveugle. Au fond de cette impasse minuscule, Louis Grandclerc appuya sur le mur de la main droite et tira de la main gauche en glissant ses doigts dans un trou qu'on ne voyait pas. Le mur bascula. C'était la porte de la cache. Derrière une vaste pièce sans fenêtre mais bien éclairée par plusieurs lampes indirectes, il y avait un lit, une bibliothèque, quelques tableaux aux murs, une télé, des cartons remplis de papiers, au mur une carte d'Amérique du Sud avec des punaises de couleur du côté de la Patagonie, une table, trois chaises.

_ Voilà vous allez vivre là le temps nécessaire. C'est confortable. Ce n'est pas le grand air, mais un système d'aération fonctionnel vous met à l'abri de l'asphyxie. Je vous apporterai de quoi faire chauffer de l'eau, du thé, du café. Voici une petite provision de nourriture si par hasard il m'était impossible de venir pendant quelques jours. Il y a aussi un robinet, là derrière le rideau. Voilà je viendrai souvent, prenez patience ami. Un honnête homme est toujours reconnu... Mais cela demande parfois du temps.

Louis Grandclerc se retira.

Balthazar resta un long moment immobile. Il y avait là, dans cette pièce, un parfum connu. Mais où avait-il humé cette fragrance fine ? Tubéreuse ? Peut-être.
Une écrasante solitude était entrée là avec lui.
Il s'effondra sur le lit. Au moins ici il n'y avait pas de téléphone. Mais ailleurs il carillonnait.



A SUIVRE

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