dimanche 29 mars 2015

massacre 40



40

Résumé : ça vaut vraiment le coup ?
Balthazar poussa la porte du café des Arts. Karantec était là, pensif et triste, seul devant le jeu de tric trac. Depuis la disparition il jouait seul, et inventait chaque soir des dialogues à bas mots avec son ami. « Tu joues mal Balthazar ! » … « Ah fatal erreur je vais encore gagner »... « cette fois-ci encore tu vas payer ta tournée ». Cette manière d'amitié était enfantine, belle et pure. Karantec leva les yeux et s'exclama :

_ Biskoazh kemend-all ! Ce qui peut vouloir dire en Breton : incroyable ! Inouï !

Il pleurait. Les retrouvailles fut émouvantes. Le lendemain, un vendredi, toute la ville ne parlait que du retour de Balthazar sur le marché et chacun d'affirmer sans sourciller :

_ Ah mais moi, j'ai toujours su qu'il était incapable de faire de mal à une mouche Balthazar ! Je l'ai toujours pensé. Et si on m'avait demandé mon avis je l'aurai défendu.

Le journaliste n'avait plus que des amis et parfois des lourdeaux vulgaires

_ Balthazar ne toucherait jamais une fillette, ou alors un fillette de vin blanc ! Arf ! Arf !

La direction du journal organisa une petite fête pour son retour, mais le journaliste n'y alla pas. On annonça à Ludivine qu'elle devait se préparer à partir pour Romoratin, mais Balthazar ne remit pas les pieds au journal.

Il perçut son salaire plein durant tout ce temps d'absence, à titre de compensation. Il offrit une tournée à ses amis au café des arts. Il serra Louis Grandclerc sur son cœur avec une insistance qui surprit l'assemblée. Pourquoi Grandclerc avait-il droit à une semblable manifestation d'affection ? Il lui glissa un mot dans l'oreille.

Le lendemain Balthazar était parti. A Bordeaux il prit un billet à bord du “Formose III” un cargo de bois exotique qui levait l'ancre pour le Brésil. C'était ce secret qui avait été confié à Louis la veille.

Il avait en tête ce poéme de Blaise ( Cendrars)

"Aujourd'hui je suis peut-être l'homme le plus heureux du monde
Je possède tout ce que je ne désire pas
Et la seule chose à laquelle je tienne dans la vie chaque tour d'hélice m'en rapproche.
Et j'aurais peut-être tout perdu en arrivant. "


Fausse fin... A suivre donc …



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