mercredi 26 août 2015

La jouissance du monde 43 (II)






Piotr avait découvert jadis un ancien abri anti-atomique empli de merveilles et d'énormes stocks de nourriture. Il m'apprit ce que personne ne savait plus : dieu n'existe pas. D'ailleurs dieu, plus personne n'en avait entendu parler depuis le gaz. J'aurais bien aimé qu'Amogh sache tout cela, bien que ... finalement ... cette nouvelle vie n'était pas meilleure, et même moins exaltante. A part la musique qui était tout de même une splendeur. 



Un soir Piotr me demanda de le suivre. Tout au fond de la caverne il me montra un petit boyau caché derrière un panneau de bois.

_ Là tout au fond il y a deux bouteilles de gaz. Je t'ai observé et je vois bien que tes rêves, tes cauchemars te harcèlent. Dans le monde des Temps Gris tu as vécu de rudes moments. Si tu le veux, un jour, tu pourras venir là, prendre les bouteilles, aller loin et les ouvrir. Tu perdras alors totalement la mémoire et tu seras comme le nouveau né, stupide et joyeux, satisfait, le ventre plein et le sommeil simple.
Piotr qui connaissait le passé savait-il aussi l'avenir ? Il mourut dans son lit le lendemain, comme un vieux meurt sans raffût. Il me laissait seul au milieu de son butin absurde. Mais, avant de partir il m'avait fait ce cadeau d'un possible retour en arrière.




J'ai ouvert les bouteilles dans la grotte le soir même de sa mort elles portaient la fatale étiquette " Erasmus Medical Center de Rotterdam". Le gaz s'est échappé.

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Un homme tatoué est tombé dans un piège, mais les pieux ne l'ont que légèrement blessé. Il a tenté en vain de sortir du trou. Trop profond. Il a attendu longtemps. Il a entendu un cheval qui s'approchait. Et le poids d'un homme qui en descendait. Un silhouette est apparue au dessus de la fosse. Et un cri de stupeur

_ Mais c'est toi Absalom ? C'est toi vieux frère ?

L'autre dans le trou a semblé troublé. Il ne comprenait pas. C'était qui Absalom ? Lui il s'appelait... Comment s'appelait-il déjà ?
Amogh lui tendit la main et le serra dans ses bras.

FIN

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