dimanche 29 mai 2016

Debout ( 11 ... reprise)

La propagande par le fait eut un autre acteur : Auguste Vaillant. 




Auguste Vaillant


Le 9 décembre 1895 il jette une bombe à l'assemblée nationale. 80 blessés dont une soixantaine de spectateurs parmi eux Vaillant lui même. Plusieurs témoins avaient vu la bombe lancée, un cylindre d'environ quinze centimètres de long qui fit un bruit semblable " à celle d'un immense sac en papier qu'un enfant eut crevé par jeu. La détonation avait produit un éclair bleu d'une rare intensité."


Ce fut l'indignation générale et les socialistes ne criaient pas moins fort. Quelques journalistes prirent la défense de Vaillant et notamment Edouard Drumont pourtant d'extrême droite et antisémite qui écrivit ironiquement : " il s'est trouvé un scélérat de plus qui n'a rien compris aux enseignements de la société nouvelle. Le vol mérite les hautes distinctions quand il atteint des millions. On lui a montré des coquins qui ont trafiqué cyniquement leur mandat en rentrant triomphalement au palais Bourbon pour y faire des lois."Il est vrai qu'entre le trafic de légions d'honneur et le scandale de Panama ( qui ruina bien des pères de famille), les puissants ne montraient pas l'exemple. Les temps ont-ils changé ?



Vaillant aux assises expliqua qu'il n'avait pas voulu tuer, "sinon j'aurais apporté une bombe plus grosse!" Il fut condamné à mort et n'avait tué personne pourtant. Il refusa le verre de rhum devant la guillotine " je ne suis pas un assassin, je n'ai pas besoin d'alcool pour avoir du courage."


Les auteurs du scandale de Panama retrouvèrent eux une confortable liberté. Ils avaient pourtant eu à faire au procureur qui fit condamné Ravachol. Mais la procédure fut en l'occurrence plus douce...


Vengé mais épouvanté, le gouvernement fit passer en urgence une série de lois, les lois scélérates, qui autorisèrent la répression et muselèrent la liberté d'expression. Les députés savent se protéger.





 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire