lundi 2 mai 2016

MENTEUR II

II


Les juifs ne verront pas les merveilles de cette rare icône, ils ne verront rien, eux les infects déicides. Les douceurs infinies des courbes, les ors moelleux, les rondeurs aimantes, les lèvres qui se tendent vers l'union sont pour les chrétiens. Et seulement pour eux.
C'est Cervantès qui raconte cela. Alors ils vinrent et tous admirèrent le retable noir et vide . 



Ils virent tous des merveilles qui n'étaient pas, personne ne voulait être juif. Ils se pâmèrent.


Le mensonge est une merveille.

On dit que le diable est si malin qu'il fait croire qu'il n' existe pas. 
Le mensonge est-il dans la première partie de la phrase ou dans la seconde ? 
Le diable n'est pas malin, celui qui n'existe pas ne mérite pas de mensonge.
Mais... commençons.

J'allais chez elle. Il était convenu, sans que cela soit dit, que nous n'échangerions pas un mot. J'entrais chez elle au jour et à l'heure non dite. Elle était grande, fine. Je m'asseyais à la table de la cuisine. 



Elle me servait du thé noir. Elle s'approchait et touchait légèrement mon épaule. Je la caressais le long des jambes que parfois elle fléchissais légèrement. Je finissais ma tasse et elle me laissait partir. Elle avait les mains appuyées sur la table les yeux perdus dans le lointain.
Ce n'était que partie remise. J'ai oublié son nom, et elle a oublié le mien dès lors.






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