lundi 23 mai 2016

MENTEUR XIII




Repu et un peu ivre j'optais pour une sorte d'examen de conscience. Somme toute c'était bien le moment de faire le dernier point sur ma vie. Elle avait été assez fade il faut bien le reconnaître et, en définitive, je n'avais pas grand chose à regretter.
Quelques étreintes furtives et pour tout dire animales. Aucune passion grésillante qui m'aurait crucifié et comblé. Aucune famille ( j'avais été placé tout petit dans des familles d'accueil qui n'offraient aucune tendresse mais encaissaient les chèques des services sociaux). Certes je regretterais quelques livres, mais j'avais lu tout Cendrars, tout Gracq, tout Balzac, l'essentiel de Huysmans et d'Augérias... Je ne voyais pas très bien ce qui aurait pu susciter encore de telles passions. Bach me manquerait.
Un regret cependant : je n'avais jamais vu de Vélasquez


ni de Caravage


Pour le reste pas de remords, même pas pour mes égarements néo-nazis. Tout cela n'était qu'un peu d'agitation absurde. Oui il était temps de tirer sa révérence. Je m'endormis en paix.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire