mardi 25 octobre 2016

Les odeurs militaires

La chambrée sentait fort l'effluve puissant de la chaussette sale, l'amère exhalaison de la grosse toile, la suavité de la graisse dont nous enduisions les culasses après les avoir fait bouillir dans le casque lourd, et l'amicale essence du cirage.



 Après la scrupuleuse propreté des classes qui duraient les deux  premiers mois de l'incarcération, le contingent versait dans la crasse naturelle des jeunes hommes.
Le quart d'aluminium  naguère rutilant était culotté comme une vieille pipe, et le treillis beurré de souillures.



Seuls nos corps étaient frottés. Nous ne sentions pas mauvais. Les paras veulent des gars à la peau propre, le reste est secondaire. Je me souviens que nous avions poussé de force un camarade qui regimbait à passer sous la douche. Nous l'avons astiqué à la brosse chiendent.

Le parachute a aussi son odeur, un bouquet de nylon et d'herbe sèche.


L'avion renifle le kérosène et, parfois, un peu le vomi.




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